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  échos sur la Chine
Trois question sur le Tibet
 2008-05-04 00:00

Lisez-vous les savoureux billets de Robert Solé dans Le Monde ? Fin mars, il s'exprima sur le Tibet de la façon suivante: "Nos prises de conscience subites n'ont d'égales que nos indignations provisoires… Il faudrait sans doute fixer un calendrier. Tchétchénie en janvier, Darfour en février, Tibet en mars… plus que cinq jours pour crier Tibet, Tibet ! avant de passer à autre chose".

Qu'ajouter sur la vanité de nos protestations "occidentalistes" ? Me permettra-t-on, pour ma part, de m'interroger d'une triple manière sur notre agitation tibétaine?

N'idéalisons nous pas cette civilisation? Avant l'arrivée des communistes en 1950, ne s'agissait-il pas d'une société où clergé et nobles, les uns et les autres propriétaires, exploitaient les serfs, soit 95 % de la population? La vie, la mort, le mariage de ces paysans ne relevaient-ils pas de leur propriétaires qui les achetaient, les vendaient, les échangeaient, les offraient en dot ou en annulation de dettes?

Une nostalgie respectueuse

Lorsque le dalaï-lama déclara curieusement au journal Le Soir en juin 2006: "La situation au Tibet n'est pas mon échec personnel mais celui des générations qui m'ont précédé. Elles se sont montrées totalement négligentes. Elles n'ont pas porté suffisamment d'attention à l'évolution du monde", ne ratifiait-il pas le caractère passéiste du régime féodal, lequel fait pourtant l'objet d'une nostalgie respectueuse de l'Occident?

Pourquoi consacrons-nous un régime théocratique par un prix Nobel de la paix? Et pourquoi le président Bush donna-t-il son feu vert au projet des parlementaires américains d'octroyer la médaille d'or, la plus haute distinction du Congrès, au leader spirituel et temporel tibétain?

En second lieu, on reconnaîtra qu'assurément l'histoire des relations entre la Chine et le Tibet est passablement embrouillée.

N'étant pas historien et encore moins du passé chinois, comment mettrais-je en doute la connaissance du maître incontesté des études chinoises en France, Jacques Gernet, qui, dans son livre Le Monde chinois, dont je ne saurai trop recommander la lecture, écrit: "A partir de 1751, le contrôle de la Chine sur le Tibet deviendra définitif et ne cessera guère après cette date"? On ajoutera toutefois qu'au moment de la chute de l'empire chinois, le dalaï-lama proclama en 1913 l'indépendance du Tibet, laquelle fut effective durant la guerre civile. En avril 1954, l'accord sino-indien reconnut le Tibet comme région chinoise. La même année, le dalaï-lama était reçu par Mao Tsé-toung et signa la constitution chinoise qui stipule que le Tibet fait partie intégrante de la Chine.

Aujourd'hui, chacun s'emploie à louer la modération du dalaï-lama qui, renonçant à revendiquer l'indépendance de son pays, entendrait négocier un statut de réelle autonomie pour le Tibet.

Deux questions cruciales

Sa revendication porte-t-elle sur la région autonome du Tibet (capitale Lhassa) ou sur le grand Tibet, appelé encore Tibet historique, soit tout ou partie des provinces chinoises voisines de Sichuan, Qinghai, Yunnan et Gansu?

En France, Axel Poniatowski, président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, répond en indiquant, comme je le crains, le second terme de l'alternative. Est-ce une base sérieuse de discussion que d'attendre des autorités chinoises qu'elles se séparent d'une zone qui pourrait représenter jusqu'au quart de la superficie de leur pays et dont la position géographiques est stratégiques?

Seconde question: quelle serait la portée de cette autonomie? Mettons de côté "l'administration temporelle religieuse", comme le prévoit le projet de constitution du dalaï-lama, et "Tibet zone de paix" sans déploiement de troupes, comme il demanda à un professeur de Hong-Kong d'en rédiger le projet, et bien entendu davantage encore le Tibet libéré de la présence des Hans. Et serrons les faits d'un peu plus près.

Voilà deux ans et demi, le dalaï-lama n'avait-il pas déclaré que le niveau d'autonomie du Tibet devait être plus large que ceux de Hong-Kong, Macao ou Taïwan? Et plus récemment que la compétence de Pékin devait se limiter aux Affaires étrangères et à la Défense? Compétence de la région autonome donc plus importante que dans les régimes fédéraux américains, indiens ou brésiliens, pour ne rien dire de l'Espagne ou de notre pays. Franchement, ce dossier est-il plaidable?

Notre ultime réflexion porte sur les émeutes de ce mois de mars. Sur le nombre de victimes (18 ou plus de 100) comme sur le caractère plus ou moins spontané des troubles des troubles de même que sur la violence de l'armée chinoise, les informations manquent encore pour se prononcer.

Mais l'imaginaire occidental du peuple tibétain pacifiste en a manifestement pris un coup. Peu de doutes, les magasins chinois ont été incendiés, des vendeuses y ont péri, brûlées; des passants chinois ont été gravement molestés. Violences confirmées par plusieurs touristes étrangers, témoins de l'assaut de la vieille ville par des manifestants tibétains. D'autre part, le ton sur lequel les critiques sont formulées en Occident ne cesse d'étonner.

Faisons toutefois la part des choses. Nous avons coutume de dénoncer. Mais nous sommes incapables de définir une politique. Réunis en Slovénie le 28 mars, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-sept ont une nouvelle fois affiché leur impuissance à adopter une ligne de conduite commune. Les Chinois pouvaient s'y attendre.

Article paru dans la rubrique "Opinion" du Trends-Tendances du 10 avril 2008.

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